Comment réveiller l’habitant «citoyen» plutôt que de communiquer envers l’habitant «consommateur» en milieu rural ? La qualité d’un «vivre ensemble» dépendra autant de la réinvention d’une urbanité rurale que de son appropriation habitante à long terme.
Nous partons du postulat que l’heure est au partage et qu’en temps de crise, il devient entendu que le modèle individualiste est à bout de souffle. Il n’est plus possible d’envisager le logement comme un lieu tout à fait déconnecté de la société. Habiter doit redevenir une démarche active et l’urbaniste se doit de formuler une offre citoyenne appropriable par la société.
Nous nous sommes inspirés d’un lieu qui fonctionne très bien à Drincham : l’île équipement.
C’est là que prennent place toutes les activités et festivités du village. Elle est organisée en bande autour d’un espace public fédérateur : le plateau omnisports et la pelouse de la mairie qui permettent d’accueillir les événements. Elle connecte et est connectée au reste du village par le chemins des écoles, renforçant ainsi ce tracé structurant du bourg.
L’ancien presbytère a été réinvesti pour y installer la mairie et ainsi revaloriser le patrimoine de Drincham. Enfin les stationnement y sont mutualisés.
Aussi, notre démarche s’appuie sur des micros espaces publics fédérateurs, que nous appelons catalyseurs.
Des catalyseurs pour autant d’imaginaires : espaces partagés, théâtre du vivre ensemble et de la vie quotidienne de Drincham. Adaptables à chaque île, ils permettent de les activer et de reconnecter les citoyens à leur village. Ces îles sont reliées entre elles par des chemins, venelles ou pistes de vélo traversant le tissu existant et connectant les catalyseurs entre-eux.
L’appropriation habitante fait vivre et ré-invente en permanence chacun des imaginaires et la somme de ces imaginaires génère un archipel rural.
2016
AGUR + Commune de Drincham
Etude durable pour le développement urbain du cœur de ville
2,5 hectares
Atelier MA [mand.] + Philippe Thomas
Etude livrée